Vous avez en tête une idée de roman. Comment présenter un projet aux éditeurs et les intéresser à celui-ci en vue d’une publication? Compte tenu des incalculables heures de travail que représente l’élaboration d’un ouvrage (et ce sans aucune certitude d’être publié!) il vous semble outrageux qu’on puisse exiger strictement la soumission de manuscrits achevés. Avant de vous lancer dans l’écriture, vous aimeriez avoir l’assurance de ne pas consacrer tout ce temps en pure perte. Dans certains cas, avez-vous entendu dire, il serait possible de faire parvenir aux éditeurs un manuscrit inachevé sinon un simple synopsis et/ou résumé. Qu’en est-il vraiment?
Peut-on faire parvenir une ébauche de texte?
L’ébauche d’un texte (quelques pages ou quelques chapitres), quoique pouvant s’avérer prometteuse, ne garantit pas pour autant à l’éditeur que votre talent s’avérera à la hauteur du projet que vous lui présentez. À moins que vous ayez déjà écrit et publié quelques ouvrages, et qu’en ce sens vos preuves soient déjà faites (encore que chaque manuscrit représente un nouveau défi), les chances qu’un éditeur s’intéresse à votre esquisse sont pour ainsi dire… presque nulles.
Serez-vous capable de vous astreindre à une rigoureuse discipline d’écriture? Possédez-vous le souffle nécessaire pour ce projet d’envergure? Atteindrez-vous le fil d’arrivée ou si, ployant sous le poids de l’effort, vous vous épuiserez en cours de route? Il convient de considérer qu’un coureur capable de parcourir 5 km ne possède pas forcément l’endurance nécessaire pour en parcourir 25 km. Dites-vous bien qu’un éditeur d’expérience sait à quel point l’acharnement et la persévérance sont de mise pour parvenir au terme d’un projet littéraire.
Le seul fait de manifester votre intention d’échafauder un roman n’assure personne du résultat final. Autant dire que l’ébauche d’un texte n’a pas de valeur réelle pour un éditeur. Ce dernier ne peut se permettre de prendre entente de publication avec un auteur sur la base de simples spéculations.
Quand on sait que seulement 3 à 5 % des manuscrits envoyés chez les éditeurs accèdent à la publication, et que l’on prend conscience que cela représente entre 95 et 97 % de taux de rejet, on comprend que les éditeurs n’ont que l’embarras du choix! Les manuscrits s’empilent au pas de leur porte beaucoup plus rapidement qu’ils n’ont le temps de les considérer.
Pourquoi un éditeur porterait-il attention à votre ébauche et vos ambitions exprimées alors qu’il reçoit annuellement des centaines de manuscrits achevés prêts à être évalués puis sélectionnés pour publication? Votre projet littéraire se trouve forcé de devoir rivaliser avec ceux-ci. Alors commencez par écrire, et vous soumettrez votre projet lorsqu’il sera assez costaud pour affronter cette terrible concurrence.
Peut-on faire parvenir le premier jet d’un manuscrit?
Le premier jet d’un roman a beau être complet, il n’en reste pas moins que celui-ci ne fait état du récit que de manière superficielle. C’est comme si vous n’aviez mis en place que le squelette de votre histoire. Croyez-vous que ce dernier puisse monter sur le ring et affronter la concurrence? Si l’histoire n’a que la peau sur les os, elle ne fait pas le poids. Il faut mettre de la chair autour de l’os et muscler ce projet pour lui conférer de la force et de la prestance! Il doit se démarquer des autres.
Les écrivains d’expérience sauront vous le dire, lorsqu’on termine le premier jet d’écriture d’un roman, le travail ne fait que commencer! Il faut s’astreindre à un sérieux travail de réécriture. Encore une fois, à moins que vous n’ayez fait vos preuves par le passé, rien ne garantit à l’éditeur que vous saurez peaufiner l’intrigue, assurer la cohésion du récit, approfondir la psychologie des personnages et créer des atmosphères prégnantes. Aux yeux d’un éditeur, le premier jet d’un texte n’a pas beaucoup plus de valeur qu’un simple extrait. Ce n’est encore et toujours qu’un texte au stade d’ébauche…
Qu’en est-il du synopsis et du résumé?
Depuis l’avènement de l’Internet, quelques éditeurs acceptent désormais les soumissions de manuscrit par courriel en format électronique. Or certains d’entre eux demandent avant toute chose que soit porté à leur attention le synopsis ou le résumé à la suite de quoi, si intérêt il y a, on invitera l’auteur à faire parvenir le document complet; mais alors… il faut que celui-ci soit prêt à leur être acheminé!
Bref, au moment de leur faire parvenir un aperçu du projet, il faut déjà être en mesure de livrer la marchandise. Si l’auteur attend ce moment pour se mettre à l’ouvrage, des semaines, des mois voire des années (eh oui! c’est parfois très long écrire un roman!) s’écouleront avant que le manuscrit soit prêt à être expédié à l’éditeur (lequel a l’embarras du choix, faut-il le rappeler?); ce dernier aura eu amplement le temps de perdre son intérêt et de passer à un autre appel.
Vous devez savoir que, dans le monde de l’édition traditionnelle, on compte beaucoup d’appelés et fort peu d’élus; tenez-le-vous pour dit! Pour vous révéler à la hauteur de votre projet littéraire, rien de mieux que de mettre les éditeurs devant les faits accomplis. Fournissez-leur une preuve tangible de votre talent sur la base de laquelle une entente de publication sera envisageable.
En quoi consiste le travail de l’éditeur?
Ne vous en déplaise, la tâche première d’un éditeur n’est pas d’accompagner un écrivain dans son processus créatif. Disons les choses très simplement : le rôle de l’auteur est d’écrire, celui de l’éditeur est de publier. S’il est vrai qu’un bon éditeur offre généralement à ses auteurs un rigoureux encadrement éditorial, sa préoccupation est de parachever l’ouvrage afin de s’assurer de publier une œuvre aussi impeccable que possible.
Gardez en tête qu’un éditeur est un entrepreneur comme un autre; il doit investir son temps et ses ressources sur ce qui rapporte afin d’assurer la survie financière de l’entreprise. Il ne peut se permettre de consacrer du temps au 97 % des auteurs dont il se doit de refuser le manuscrit. Les contingences entrepreneuriales l’obligent à se consacrer pleinement au 3 % de manuscrits qui ont suscité son intérêt et qu’il s’est engagé à publier.
Pour quelles raisons souhaitez-vous écrire?
Soyez honnête avec vous-même, et demandez-vous quels sont vos motifs concernant ce projet littéraire que vous avez en tête. Si la publication est votre seul et unique objectif, et qu’à défaut de l’assurance d’être publié vous préférez en laisser tomber l’écriture, c’est peut-être que vous ne possédez pas l’ardeur nécessaire pour vous lancer dans une telle entreprise.
Compte tenu de la très dure réalité éditoriale (qu’il n’est pas possible d’exposer ici en long et en large), dites-vous bien que, même advenant une publication, vous ne serez probablement jamais rémunéré à la hauteur du temps et des efforts que vous avez investis dans ce projet. Il est rare en effet qu’un auteur tire de la publication des revenus enviables. Alors prenez le temps de réfléchir au sujet de votre motivation première…
Cela dit, si vous souhaitez vous lancer dans l’écriture et être accompagnés dans la planification, l’élaboration et le peaufinage de votre ouvrage, ce n’est pas à un éditeur qu’il faut vous adresser. Il existe pour cela des conseillers littéraires qui offrent des services afin de répondre aux besoins des auteurs soucieux de mener à terme, et de manière aussi professionnelle que possible, leur projet d’écriture.
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Puisque vous envisagez de faire parvenir votre manuscrit aux éditeurs, la première chose à faire est de vous demander si votre texte est vraiment PRÊT à leur être soumis et, en second lieu, à quelles maisons d’édition il convient de vous adresser.
Si vous êtes trop pressé d’entreprendre vos démarches éditoriales, il est possible que vous commettiez des impairs et que vous nuisiez, ce faisant, à vos chances d’obtenir une réponse favorable.
Il importe par conséquent de prendre le temps de considérer les principales raisons pour lesquelles les éditeurs refusent des manuscrits afin de vous assurer, dans la mesure du possible, de les éviter.

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