Tout auteur qui vient de terminer l’écriture d’un manuscrit aime bien obtenir des avis de lecture qui lui permettront de s’assurer de l’intérêt potentiel de son texte et de procéder aux ajustements nécessaires avant d’en faire parvenir la version achevée à un éditeur. C’est alors que la bêta-lecture s’impose comme solution; elle peut s’avérer fort utile en vue de la réécriture, toutefois celle-ci comporte non seulement des avantages, mais aussi des inconvénients.

Définition de la bêta-lecture 

Il est pour l’heure difficile d’obtenir une définition officielle de ce qu’est la bêta-lecture. C’est pourtant un terme entré dans l’usage courant. Le terme s’inspire du milieu informatique où les concepteurs ont l’habitude d’éprouver la version provisoire d’un logiciel en permettant à des utilisateurs d’en faire l’essai avant la mise en marché de la version définitive. Ces testeurs permettent de découvrir s’il subsiste des erreurs de fonctionnement et si des ajustements s’avèrent nécessaires en vue d’une utilisation plus conviviale. De manière semblable, le préfixe « bêta » de bêta-lecture fait référence à la phase « test » d’un manuscrit.

Un bêta-lecteur est généralement un lecteur non professionnel de manuscrits, la plupart du temps d’ouvrages de fiction. Il ne faut pas le confondre avec le conseiller littéraire professionnel. Il se trouve dans l’entourage immédiat de l’auteur (famille, voisinage, milieu de travail, contacts issus de réseaux sociaux, etc.)

L’auteur s’attend à ce que celui-ci souligne des omissions, des invraisemblances ou des fautes diverses, et qu’il fournisse son opinion sur l’intérêt de l’histoire et des personnages. La bêta-lecture consiste en un avis bienveillant, dispensé sans rémunération, lequel repose sur un échange de bons procédés sinon sur la manifestation d’un intérêt personnel sans engagement autre que celui de la bonne volonté.

Avantages de la bêta-lecture

L’un des avantages de la bêta-lecture, on ne se le cachera pas, est sa gratuité! Il est vrai que c’est un atout non négligeable. Paradoxalement, cette commodité représente aussi un inconvénient, comme on le verra un peu plus tard dans cet article.

Le recours à des bêta-lecteurs permet de prendre en considération des aspects du texte qui exigent d’être revus. Ainsi s’ouvriront des pistes de réflexion qui permettront de perfectionner le manuscrit.

Un autre avantage notable est que cela permet à l’auteur de se familiariser avec son lectorat. On n’est pas sans savoir que l’ego de l’écrivain est habituellement sensible, et cela se comprend bien quand on sait tout ce que l’écriture impose d’investissement. Il va sans dire que les commentaires élogieux sont toujours bienvenus, mais que les critiques, bien qu’elles se veuillent constructives, demandent un certain apprivoisement.

En somme, la bêta-lecture permet:

  • de bénéficier d’un service bénévole de lecture de manuscrit;
  • d’avoir accès à un regard nouveau et extérieur au texte;
  • de comparer l’appréciation de quelques premiers lecteurs privilégiés;
  • de noter tout commentaire permettant de peaufiner le fond et la forme l’ouvrage;
  • de repérer les principales erreurs (orthographe, grammaire, syntaxe, etc.), ainsi que les invraisemblances et les incohérences;
  • d’être rassuré (et encouragé!) au besoin sur son talent et les qualités de l’ouvrage en tant que tel.

Inconvénients de la bêta-lecture

Le principal inconvénient de la bêta-lecture réside essentiellement dans la non-qualification professionnelle (sauf exception) des lecteurs.

En effet, il ne suffit pas d’aimer la lecture, d’avoir lu beaucoup et de savoir exprimer son avis pour que celui-ci soit suffisant aux besoins de l’auteur qui cherche à perfectionner son manuscrit.

La bêta-lecture, étant par définition offerte gracieusement, induit certaines limites. Bien que le lecteur puisse s’être porté volontaire et s’avérer de bonne foi, celui-ci peut se trouver rapidement dépassé par l’ampleur de la tâche qu’exige une lecture soutenue et analytique. Tout au plus, il ne pourra fournir à l’auteur qu’un avis relativement superficiel en fonction de son bon jugement et de ses connaissances générales. S’il s’avère que le manuscrit l’ennuie, plutôt que d’oser en faire l’aveu (surtout s’il entretient des liens de proximité familiale, amicale ou professionnelle avec l’auteur), il sera tenté d’éterniser sa lecture sinon de se désister de son engagement, en totalité ou en partie, prétextant le manque de temps, la fatigue accumulée, de nouveaux engagements, etc.

L’auteur, ne pouvant se permettre d’insister pour obtenir les commentaires de lecture non rémunérée qui tardent à lui être transmis, ou qui ne lui semblent pas assez étayés, ne tire finalement pas profit de la conjoncture. Il est forcé de reconnaître que l’efficacité de la bêta-lecture s’avère aléatoire.

En somme, la bêta-lecture :

  • est généralement offerte sans expertise littéraire;
  • n’offre qu’un jugement limité par les connaissances et les aptitudes du bêta-lecteur;
  • peut s’avérer source de malaises et de frictions entre l’auteur et le bêta-lecteur;
  • ne permet généralement pas l’approfondissement de l’analyse littéraire ainsi que la justification des éléments de considération soumis à l’attention de l’auteur;
  • ne garantit pas la proposition de pistes de solutions pertinentes, adaptées, concrètes et accompagnées au besoin;
  • ne prépare pas adéquatement l’auteur aux attentes du milieu éditorial professionnel et à la réception critique des médias.

Au-delà de la bêta-lecture

Si la bêta-lecture s’avère malgré tout profitable, malgré les limites que celle-ci peut impliquer, il est recommandé d’y avoir recours en triant les lecteurs sur le volet selon leur fiabilité et l’esprit critique qu’on leur connaît. Les premiers retours sur le texte ne peuvent faire autrement que d’éveiller l’attention de l’auteur sur certains aspects à revoir et le guider dans l’orientation de son travail de réécriture.

Toutefois, dans bien des cas, la bêta-lecture ne saurait suffire à l’auteur soucieux de parachever son manuscrit selon les exigences du milieu littéraire traditionnel. Il a en effet tout intérêt à avoir recours ensuite, de manière complémentaire, à l’expertise d’un conseiller littéraire professionnel qui lui permettra celui-là d’avoir accès à une étude plus approfondie de son texte, à des considérations littéraires plus variées et mieux étayées, ainsi qu’à des pistes de solutions concrètes, pertinentes et adéquates permettant de remédier aux faiblesses du texte.

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