Vous avez encaissé de nombreuses déceptions, en regard du milieu éditorial, et ne comptez plus les histoires d’horreurs racontées par vos connaissances. Il vous semble désormais que les éditeurs ne lisent pas les manuscrits et ne pensent qu’à faire de l’argent en publiant des best-sellers. On dit qu’il faut connaître des gens bien placés, pour être publié, et cette affirmation vous apparaît confirmée par le fait que tout le monde autour de vous, souhaitant publier un ouvrage, a essuyé à répétition des refus de la part des éditeurs. Bref, le milieu éditorial traditionnel vous paraît de plus en plus suspect…

Les éditeurs ne lisent pas les manuscrits

C’est un mythe tenace véhiculé depuis des lustres, on s’en doute, par… les auteurs dont le manuscrit a été refusé à maintes reprises. Comment expliquer ces refus répétitifs, sinon ? Si les éditeurs avaient lu le manuscrit concerné, ne se seraient-ils pas empressés de proposer à l’auteur un contrat d’édition ?

Changeons de paires de lunettes pour étudier la question ; entrons dans la peau de l’éditeur qui reçoit des centaines et des centaines de manuscrits par an. Il commence à savoir ce qu’il cherche, pour ajouter à la collection de sa propre maison d’édition, ne croyez-vous pas ? Il le sait si précisément qu’il ne tarde pas à l’identifier lorsqu’il se trouve, entre ses mains, un texte qui correspond à sa ligne éditoriale.

Les éditeurs sont des chercheurs de pépites d’or. Ils ne voudraient pas en rater une. Soyez assurés qu’ils filtrent attentivement les textes reçus pour éviter qu’une pépite ne leur file entre les doigts. Cela n’empêche pas les erreurs de jugement, bien sûr, personne n’est à l’abri d’une négligence ou d’une mauvaise décision, mais les éditeurs portent attention à tous les textes qui leur sont soumis, soyez-en certain.

Maintenant, si dès les premières pages l’éditeur comprend que le texte ne convient pas à ce qu’il cherche, va-t-il lire le manuscrit jusqu’à la lie ? Non. Bien sûr. Ce serait une pure perte de temps. Le manuscrit ne convient pas. Point à la ligne. Au suivant.

Les éditeurs n’ont pas compris le sens de mon œuvre !

C’est une belle excuse qui permet de justifier des refus difficiles à encaisser. Rassurez-vous, toutefois, vous n’êtes pas le seul auteur à avoir ressassé ce motif pour mieux vous enfoncer dans le déni. Vient un temps, cependant, où il faut regarder la réalité en face. Si les éditeurs n’ont « pas saisi le sens de l’œuvre », il y a fort à parier que les lecteurs ne l’auraient pas saisi eux non plus. Bref, on vous a évité un retentissant échec.

L’agent littéraire David Camus affirme à ce sujet : « Le pire qui puisse arriver à un auteur n’est pas que son manuscrit soit refusé par tout le monde, mais, au contraire, qu’un de ses mauvais manuscrits soit accepté. » C’est une sentence à méditer. Bref, il vaudrait mieux remettre le manuscrit sur la table de travail…

Les éditeurs vont pervertir mon texte

Affirmer une telle chose, c’est entretenir le mythe de l’écrivain inspiré des dieux dont le texte ne saurait souffrir d’aucune faiblesse étant donné le génie qu’on lui connaît. La réalité est tout autre. L’auteur est faillible. Et l’éditeur n’est pas un imprimeur. Entre la réception du manuscrit et la sortie de celui-ci en librairie, sous forme de livre, l’éditeur a un rôle important à jouer. Celui-ci consiste à mettre en valeur, justement, le talent de l’écrivain. Si un travail de direction éditoriale est amorcé en vue d’une publication, c’est toujours dans l’objectif d’encourager l’auteur à donner le meilleur de lui-même, voire à se surpasser, au bénéfice de leur projet commun : la publication de l’ouvrage. Bien sûr, encore une fois, personne n’est à l’abri d’une erreur de jugement, mais sachez que l’éditeur travaille avec vous et non contre vous. L’édition est un travail de partenariat.

Les éditeurs ne publient que leurs amis et connaissances

C’est un fait, dans le monde de l’édition, on compte beaucoup plus d’appelés que d’élus. On dit que seulement 3 à 5 % des manuscrits soumis aux éditeurs sont retenus à des fins de publication. Est-ce à dire que, pour autant, les éditeurs ne publient que leurs amis et connaissances ? La réalité est que, dans cette somme considérable de textes que les éditeurs épluchent à longueur d’année, il ne se trouve que fort peu de textes de qualité suffisante, et d’intérêt commercial, pour faire l’objet d’une publication. Bien sûr, si vous avez des connaissances dans le milieu littéraire, cela vous permettra sans doute d’avoir droit à un privilège (une considération plus rapide de votre manuscrit, peut-être), mais un éditeur ne va tout de même pas publier un texte qui ne lui convient pas, rien que pour vous faire plaisir ou faire plaisir à votre connaissance commune.

Être éditeur, c’est aussi être entrepreneur. Et les affaires sont les affaires. Un éditeur qui aurait tendance à oublier cela pour favoriser les amitiés au détriment d’un travail professionnel ne tarderait pas à le payer du prix de sa réputation.

Lire à ce sujet : Faut-il être connu pour être publié ?

Les éditeurs ne pensent qu’à l’argent

En ce bas monde, tous sont soumis à la même contrainte : l’argent. Les éditeurs n’y pensent pas plus que le reste de la population en général. Ni plus que la plupart des entrepreneurs. Il faut toutefois réaliser que les maisons d’édition ne sont pas des œuvres de charité. Elles doivent générer des revenus, assurer un fonds de roulement, verser des salaires et parfois… essuyer des pertes.

Par conséquent, un petit best-seller de temps en temps ne saurait être que bienvenu afin de renflouer les coffres. Cela dit, les éditeurs sont aussi, d’abord et avant tout, des lecteurs. Des amoureux des livres. Et leur plaisir consiste à publier parfois des ouvrages peu rentables, mais ô combien admirables ! Et s’ils peuvent se permettre de prendre de tels risques financiers, il se peut fort bien que ce soit dû à ces ouvrages, plus payants, qu’ils ont publiés précédemment. Bref, les best-sellers ouvrent de temps en temps la porte aux possibilités de voir naître des publications à portée plus modeste. Il faudrait donc ne pas juger trop vite des préoccupations des éditeurs quant à la rentabilité de leurs publications.

Les éditeurs sont des arnaqueurs

Beaucoup de néophytes s’étonnent d’apprendre qu’un auteur ne touche, en général, que 10 % de droits d’auteur tiré des ventes de ses livres. Comment ? Quoi ? C’est scandaleux, non !? Quand on songe au fait que le livre n’existerait même pas si ce n’était de l’auteur, et que c’est lui qui est payé le moins, cela donne le goût de sortir manifester avec un piquet de grève dans les rues ! Or, cette réflexion relève d’une profonde méconnaissance de l’écosystème du livre qu’il serait toutefois fastidieux d’expliquer ici. Contentons-nous de souligner que les revenus tirés de la vente d’un livre ne reviennent pas qu’à l’éditeur qui verse ensuite quelques miettes à l’auteur. Ces revenus doivent être partagés avec l’imprimeur, le distributeur, le diffuseur et le libraire qui assument d’importantes dépenses afin de maintenir leurs activités et faire rouler rondement l’industrie du livre. Les éditeurs ne s’en mettent pas plein les poches au détriment des auteurs, rassurez-vous. Règle générale, ils vivent de manière relativement modeste, gagnent leur vie honnêtement et non pas en arnaquant les auteurs.

Lire ensuite : Que faire quand les portes de l’édition traditionnelle refusent de s’ouvrir à vous ?

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Comment trouver un agent littéraire ?

L’édition traditionnelle fait rêver beaucoup d’auteurs qui espèrent connaître, grâce à celle-ci, le succès qu’ils imaginent pouvoir être celui de leur livre publié. Or, compte tenu des milliers de manuscrits que reçoivent annuellement les maisons d’édition, il s’avère difficile d’y accéder.

Le recours aux services d’un agent littéraire apparaît pour plusieurs le meilleur moyen d’atteindre l’objectif de la publication professionnelle. Il importe toutefois de savoir que les démarches visant à trouver un agent littéraire ne sont pas sans présenter, elles aussi, certaines difficultés.

Si vous songez à la possibilité de recourir aux services d’un agent littéraire, prenez le temps de vous renseigner au sujet de ce métier qui s’exerce dans l’ombre du milieu éditorial.

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