D’emblée, il importe de préciser que le genre fantastique ne doit pas être confondu avec la fantasy ou encore avec le merveilleux dont les caractéristiques se distinguent par plusieurs aspects. Il y aurait matière à élaboration, mais contentons-nous pour le moment de préciser les particularités du genre fantastique.

AMBIANCES ÉNIGMATIQUES ET PHÉNOMÈNES SURNATURELS

L’ambiance du récit fantastique est glauque, exploite à fond la tension dramatique et les thématiques sinistres. Apparitions fantomatiques, phénomènes étranges, délires schizophréniques, pactes avec le diable, vengeances, etc. tout est mis en place pour alimenter un sentiment de trouble, d’inquiétude et d’angoisse.

Peu importe la nature des événements bizarroïdes, ils ont en commun de ne pouvoir s’expliquer que très difficilement par la raison; quelque chose dépasse l’entendement.

Le surnaturel fait irruption sans crier gare ou encore procède à une lente progression de l’intensité de ses manifestations. Dans un cas comme dans l’autre, on trouve avantage soit à surprendre le lecteur, soit à alimenter les appréhensions de ce dernier.

On joue sur l’ambiguïté des événements quant à leur nature véritable. Surviennent de curieuses coïncidences et persiste une impression d’étrangeté dont résultent une nervosité croissante et une confusion qui plongent le personnage et le lecteur dans un sentiment d’inconfort.

LE CONTEXTE SPATIO-TEMPOREL DU RÉCIT FANTASTIQUE

Le récit fantastique présente un univers réaliste dans l’objectif bien précis d’établir la vraisemblance du contexte et de mettre en place la relative crédibilité des événements à suivre. L’action se déroule bien souvent dans des endroits plus ou moins lugubres tels que peuvent l’être de vieux donjons de château, une maison hantée, un édifice abandonné, une ruelle sombre, un cimetière, etc. bref un lieu propre à créer une certaine forme d’insécurité.

Le moment où surviennent les événements étranges, présente l’avantage d’alimenter un sentiment d’ambiguïté : un soir d’orage, l’aube ou le crépuscule, un matin de brume, etc. de sorte que le personnage principal ayant la vue relativement embrouillée puisse avoir raison de douter d’autant plus de ce qu’il croit avoir perçu.

L’action peut se dérouler à une autre époque, mais rien ne semble aussi efficace que de situer le récit dans un contexte contemporain de manière à renforcer dans l’esprit du lecteur l’effet de réel et de proximité. Toute distance géographique ou temporelle réduit proportionnellement le caractère menaçant des phénomènes étranges. En bref, la contemporanéité du récit augmente chez le lecteur l’intensité du sentiment de vulnérabilité : « ça pourrait m’arriver », pense-t-il en dévorant sa lecture.

LE TYPE DE NARRATEUR DU RÉCIT FANTASTIQUE 

La narration à la première personne du singulier est privilégiée dans le récit fantastique, car elle permet de présenter un point de vue essentiellement subjectif. Le narrateur-personnage cherche à comprendre ce qui lui arrive, aussi observe-t-il, analyse-t-il et réfute-t-il les hypothèses; tout ce processus contribue à forger sa crédibilité.

Le personnage n’est pas un naïf, et il ne saurait se contenter des apparences. Il n’arrive cependant pas à trouver une explication rationnelle à ce qui lui arrive. Ce dernier peut toutefois se trouver dans un état de facultés amoindries (alcool, drogue, fatigue, maladie, choc nerveux, etc.), ce qui contribue à créer le scepticisme chez le lecteur quant à sa version des faits.

Il est dès lors permis de douter non seulement de la véracité des événements, mais aussi de celui qui les raconte. « J’en vins presque à croire » : voilà la formule qui selon Tzvetan Todorov — dans son Introduction à la littérature fantastique (1970) — résume l’esprit du fantastique. Comme quoi le doute persistant constitue l’un des ingrédients essentiels du récit fantastique.

LA FIN DU RÉCIT FANTASTIQUE 

Le récit fantastique se termine habituellement de manière ouverte et laisse place à la perplexité. Le mystère perdure, le personnage n’arrive toujours pas à distinguer le vrai du faux, le réel du surnaturel; il doute de lui-même et de ses perceptions ou encore de son interprétation des faits. Ainsi le scepticisme et le suspens se poursuivent-ils dans l’esprit du lecteur bien au-delà du texte.

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