Beaucoup d’auteurs, de manière plus ou moins consciente, ont tendance à saupoudrer leur texte d’adverbes, lors du premier jet d’écriture. Si ceux-ci peuvent s’avérer pertinents, il va sans dire que — comme en toute chose — la modération a bien meilleur goût.

Utilité des adverbes dans un texte

D’abord, il faut savoir qu’il existe différents types d’adverbes, et que leur fonction est essentiellement de modifier le mot ou le groupe de mots auquel ils se rapportent. Ils permettent donc, dans une certaine mesure, d’enrichir la narration en fournissant des indications de manière, de qualité, de temporalité, de quantité, de comparaison, de préférence, d’affirmation ou de négation.

Bref, on ne peut pas les éviter totalement, et il n’y a pas lieu de le faire non plus, tant et aussi longtemps qu’ils contribuent de manière effective à enrichir le texte. Toutefois, au moment de peaufiner son ouvrage, l’auteur doit prendre du recul et évaluer au cas par cas la pertinence de leur usage.

Les adverbes : des « poids lourds »

On observe que les adverbes qui alourdissent la narration sont la plupart du temps ceux qui se terminent en « — ment ». Les rimes et les assonances rendent leur présence flagrante et, à la longue, celle-ci risque de paraître agaçante au lecteur. Le meilleur moyen de les détecter consiste en la lecture à voix haute; c’est alors qu’on les repère avec aisance, et qu’il devient plus facile d’évaluer leur potentiel irritant.

Un exemple de texte utilisant trop d’adverbes :

Faites le test, lisez cet extrait (à l’usage d’adverbes un peu exagéré, mais c’est pour la cause) à voix haute tantôt avec, tantôt sans les adverbes en « — ment »…

Elle avança tranquillement dans la pièce en laissant planer légèrement son regard sur l’ameublement ainsi que la décoration, sobre et monochrome. Une causeuse blanche et un fauteuil rayé étaient disposés perpendiculairement, au centre de la pièce, devant une petite table basse recouverte d’une paroi de verre sous laquelle se trouvait un parfait agencement de coquillages et d’étoiles de mer.

Un haut meuble de bois ivoirin était judicieusement disposé à gauche et se trouvait surmonté d’un grand cadre de bois merveilleusement sculpté, robuste et pâle, de forme ovale, et au milieu duquel était un miroir. Décidément, la propriétaire avait du goût et avait su décorer la pièce avec élégance. Elsie avança encore en observant méticuleusement les détails de la pièce, et se rendit ensuite sereinement au grand balcon, tout aussi blanc que le reste de la demeure. Elle s’appuya alors sur la rampe pour observer la vue imprenable sur la mer. Elle inspira profondément, et expira lentement, soucieuse d’imprégner son âme de cette ambiance extrêmement reposante.

Voyez-vous comme la lecture devient plus fluide lorsqu’on retranche les adverbes? Cet extrait permet de constater que leur emploi n’est parfois d’aucune réelle utilité, et qu’en leur absence le texte ne s’en porte que mieux. Après considération, ils ne semblent bien souvent être inclus dans le texte que pour « faire joli », et cela ne tarde pas à s’avérer abusif. Il convient donc de les supprimer ou encore de remanier quelque peu la phrase, comme dans certaines occurrences de l’exemple ci-haut, si l’on tient absolument à fournir au lecteur telle ou telle précision.

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La fin justifie les moyens 

Un truc drastique, mais fort efficace, pour le « désherbage d’adverbes » : supprimer TOUS les adverbes du texte (surtout ceux en « – ment »!) et ne les rajouter qu’à la relecture, et ceci dans le seul cas où ils s’avèrent nécessaires à la compréhension de la phrase. Par exemple, dans la phrase : « Il mange tranquillement pour mieux savourer. » On voit bien cette fois que le mot « tranquillement » ne peut pas être retranché ici, sans quoi la phrase perd de son sens. Comme quoi tous les adverbes ne sont pas à condamner. Ils ont tout de même une certaine utilité.

Maintenant, il est l’heure de relire votre manuscrit, à voix haute… ciseaux en main!

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Sachez qu’il existe une manière professionnelle de mettre en forme son manuscrit au moment de faire parvenir celui-ci aux éditeurs. Il s’agit d’une convention, dans le milieu de l’édition traditionnelle, qui définit la mise en page considérée comme étant standard.

Votre texte doit être mis en valeur et, pour ce faire, rien de mieux qu’une présentation de manuscrit épurée, dépouillée du superflu.

Évitez les erreurs de débutants! Présentez votre manuscrit de façon professionnelle.

Comment mettre en page son manuscrit
Écrire pour les adultes

Nul auteur, même expérimenté, ne parvient à rédiger un texte parfait dès le premier jet. Tout manuscrit a besoin de faire l’objet d’un minutieux travail de relecture et de réécriture afin d’être perfectionné en vue de sa publication.

L’écrivain soucieux de développer son art et rehausser la qualité de son écriture a tout intérêt à s’entourer de professionnels.

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