Dans un roman, il arrive parfois que l’auteur souhaite ajouter des informations pertinentes sur des évènements ayant eu lieu avant ou après le récit principal, et c’est là que le prologue et l’épilogue peuvent être utiles. Le prologue et l’épilogue peuvent donc aider à orienter la compréhension des évènements représentés, mais encore faut-il savoir les utiliser à bon escient !

Le prologue : une définition

Le prologue et l’épilogue ont principalement pour fonction l’encadrement du récit, mais ils sont placés chacun à un endroit différent. Le prologue, qui vient au commencement, est donc un épisode court, en dehors de la temporalité et de l’enchaînement des évènements du récit. Quelquefois, il pourrait même s’agir d’un extrait de l’histoire, mais celui-ci est convoqué afin d’orienter la lecture et de présenter les thèmes ou la problématique de l’œuvre qui va suivre.

Dans la mise en forme du texte, le prologue se démarque habituellement par des numéros de page différents (par exemple en chiffres romains) ou par l’absence de numéros de page.

Le prologue est cependant différent de la préface, car dans le prologue, la fiction a déjà commencé. Le prologue appartient donc au texte proprement dit (et non au paratexte comme la préface, qui peut d’ailleurs être d’un auteur différent).

Histoire et évolution du prologue

De tout temps, la littérature de tous genres (roman, poésie, théâtre, et même bande dessinée) a utilisé le prologue. Le prologue a notamment été utilisé dans la première histoire jamais contée engageant un héros humain, L’épopée de Gilgamesh, environ 2000 ans avant notre ère.  Ce prologue servait à présenter le roi Gilgamesh comme un personnage historique détenant une grande sagesse, parti très loin en quête d’immortalité.

La fonction du prologue a évolué avec le temps, en particulier au théâtre. Dans le théâtre antique d’Euripide ou de Plaute, un personnage à part ou bien faisant partie du drame ou du chœur, était souvent chargé d’exposer la situation et de lancer la représentation sur scène à travers le prologue. Mais, au 16ème siècle, Shakespeare l’a modernisé. Dans ses pièces, il utilise le prologue pour ses fonctions d’exposition, mais également pour marquer la continuité de son œuvre avec la tradition des bardes, conteurs, et autres maîtres à penser en tous genres.  Enfin, le théâtre moderne – d’Anouilh, de Brecht, ou de O’Neill par exemple – utilise quelques fois le prologue pour accentuer le sentiment d’étrangeté qui émane de la représentation et du langage théâtral.

Aujourd’hui, malgré toutes les variations, sa fonction principale demeure inchangée, car il nous oriente et nous renseigne sur la manière de lire le récit qui va nous

Conseils pour un prologue réussi

Le prologue reflète ainsi un choix narratif, il montre la couleur ou l’inflexion que vous désirez donner à votre récit. Il est judicieux de l’utiliser afin d’expliquer certains de vos choix narratifs au lecteur.

  • Dans le prologue, vous pouvez, par exemple, montrer au lecteur le point de vue à travers lequel tous les évènements vont être racontés et interprétés : qui va être le narrateur ? dans quel espace-temps se situe-t-il ?
  • Vous pouvez aussi éclairer les zones d’ombre du récit, en apportant notamment les informations complémentaires nécessaires à la compréhension du récit (par exemple, les informations sur le contexte – historique, géographique, social ou politique –, ou les points manquants qui pourraient éclaircir certains passages du récit).

Le but de votre prologue sera bien sûr de contribuer à l’immersion du lecteur dans le texte, tout en portant son attention sur la construction du récit que vous allez lui rapporter.

Attention pour autant de ne pas confondre le prologue avec le récit proprement dit :

  • Votre début devra introduire la situation narrative avant que l’action ne débute.
  • Votre prologue pourra aussi encadrer les attentes de votre lecteur à propos de l’histoire entière et devancer ses désirs et ses questionnements sans pour autant lui raconter les détails.
  • Enfin, le prologue se distingue des prémices du récit parce qu’il englobe futur, présent et passé. Pour enchaîner avec la première scène de votre récit, vous aurez donc besoin de bien marquer le changement de temporalité.

L’épilogue : une définition

L’épilogue, comme le prologue, a d’abord une fonction d’encadrement du récit, mais il est placé cette fois-ci à la fin. Tandis que le prologue nous prépare et influence la réception de l’œuvre qui va suivre, l’épilogue va plutôt recadrer le propos ou la narration qui a précédé et proposer une évaluation finale en guise de conclusion au récit.

Vous pourrez dons vous servir d’un épilogue pour présenter rétrospectivement un point de vue sur l’histoire qui s’est déroulée, ou bien pour ajouter un dernier point à la trame du récit.

Par exemple, dans l’Épopée de Gilgamesh, tandis que le prologue nous présente le roi Gilgamesh, l’épilogue montre la fin de ses aventures et nous permet d’assister à ses cérémonies funéraires. On peut enfin apporter une conclusion aux événements qui nous ont été contés : certes, Gilgamesh n’a pas réussi à atteindre l’immortalité, mais son règne est célébré par toute la population avec faste et tristesse. Il a définitivement laissé sa marque dans l’Histoire.

Conseils pour un épilogue réussi

L’épilogue peut s’avérer utile pour conclure certains récits quelque peu problématiques. Pour cette raison, les récits de témoignages ou les récits biographiques, journalistiques et historiques utilisent souvent l’épilogue pour tenter de conclure à propos d’évènements lacunaires ou subjectifs.

  • En effet, vous pouvez, dans l’épilogue, prendre un certain recul sur les évènements et les investigations, et annoncer par exemple que la conclusion est enfin possible sur tel ou tel drame ou crise.
  • Le cas échéant, l’épilogue peut simplement déclarer que vous êtes toujours dans l’impossibilité de trancher, par exemple, dans un récit historique, sur la responsabilité de tel ou tel camp de l’Histoire sur laquelle vous vous êtes penché.
  • Une troisième option serait de montrer dans l’épilogue un aperçu des évènements qui vont avoir lieu hors du temps couvert par le reportage ou l’histoire. L’épilogue peut même dans ce cas amorcer une nouvelle crise, ou une suite à l’histoire vécue et partagée. Mais, il ne devrait en aucun cas dévier sur une histoire secondaire et parallèle du récit.

Le prologue et l’épilogue : pas obligatoires, mais pertinents ! 

Choisissez donc d’écrire un prologue et un épilogue, ou bien faites-en l’impasse selon ce que commande votre récit. Si vous décidez de les écrire, ils pourront éclaircir le contexte et guider ou orienter l’expérience de lecture de votre ouvrage. L’important étant de toujours communiquer clairement avec votre lecteur!

Références :

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