On se limite trop souvent au sens de la vue dans les séquences descriptives. On décrit l’essentiel des paysages et des visages, afin que le lecteur puisse mieux se représenter les personnages et les lieux ; or se limiter à un seul sens n’est pas suffisant pour plonger le lecteur dans une ambiance. Offrez-lui une « expérience immersive » en exploitant les sensations liées aux cinq sens (vue, ouïe, odorat, toucher, et goût). Prenez soin de décrire plus fréquemment les sons, les odeurs, les sensations physiques et les saveurs. Vos séquences descriptives s’en trouveront plus prégnantes !

La vue

On a tendance à s’en remettre à la perception visuelle pour décrire les personnages. On s’attarde aux traits du visage, à la coupe et à la couleur des cheveux, aux allures générales de la silhouette, aux tenues vestimentaires, mais pourquoi ne pas s’attarder aussi aux mouvements du corps, à la démarche et à la posture ainsi qu’au langage non verbal ? Voilà des détails qui peuvent paraître anodins, mais qui détiennent la possibilité de révéler au lecteur, entre les lignes, des aspects intéressants de la personnalité de vos protagonistes.

Pour ce qui est des paysages, des décors et des ambiances, il pourrait être bien de porter une attention particulière aux couleurs, aux nuances et aux reflets changeants de celles-ci ; aux formes, pas toujours géométriques, parfois surprenantes ; aux dénivelés, aux agencements harmonieux ou bigarrés ; aux mouvements des objets, des animaux, des passants et des voitures ; aux illusions d’optique et aux effets de perspectives.

Prenez le temps d’accorder de l’intérêt au menu détail ; au pétale brisé d’une fleur, à la fissure au coin d’un écran de portable, à la poussière qui roule sous les meubles, etc. Ces particularités viendront parfaire vos descriptions de lieux en leur conférant des caractéristiques uniques et mémorables. Ne négligez pas cette petite touche de poésie visuelle !    

L’ouïe

Le ronronnement d’un chat, le pépiement d’oiseaux, le bruit de la machine à café, le grésillement d’un poste de radio, le crépitement du feu, le cri des enfants dans une cour d’école, l’écho d’une voix entre des murs de bétons, le ruissellement de l’eau au fond de la douche, les sonorités basses ou claires d’un instrument de musique, etc.

Voilà des bruits et des sons à inclure ici et là, de manière pertinente et à propos, afin de permettre au lecteur d’avoir l’impression d’être sur place, avec les personnages, et de mieux « ressentir » l’ambiance à laquelle on aura permis d’être ainsi plus vivante.

L’odorat

On pense tout de suite aux parfums, bien sûr, mais élargissez encore le champ des possibles ; l’odeur humide d’un boisé, celui plutôt âcre de la litière du chat, l’arôme fruité d’un bon vin, de la terre du jardin après la pluie, de l’essence imprégnée dans un tissu, des épices exotiques au marché, de la tarte aux pommes qui cuit au four, etc.

L’exercice le plus difficile consiste à dégotter les adjectifs les plus évocateurs et les plus justes qui soient afin de rendre justice à l’odeur que l’on tente de décrire.

Le toucher

Le sable qui exfolie la peau, le cuir de la chaussure qui blesse le talon, l’huile chaude qui glisse dans les mains du masseur, l’onctuosité d’une crème, la chaleur du thé qui coule dans la gorge, l’aiguille qui perce la peau, la brûlure causée par un fer à cheveux, la douceur de la fourrure d’un animal contre la joue, etc.

Si l’on souhaite inclure le sens du toucher dans les séquences descriptives, il faut prendre le temps de bien y penser. D’ordinaire, cela nous vient moins spontanément que ce qui est associé à la vue, toutefois ce genre de descriptions gagne en intérêt du fait d’être moins facile et moins fréquent.

Les descriptions liées au toucher, tout comme celles se rapportant à l’ouïe, au goût et à l’odorat, permettent au lecteur de « ressentir » les sensations physiques du personnage et contribuent au processus d’identification à celui-ci.  

Le goût

Fade, amer, salé, sucré… il y a bien plus que cela à dire ! Il existe des goûts subtils, d’autres plus ou moins prononcés alors que certains pourraient être qualifiés d’intenses. Pensez aux goûts acidulé, huileux, fumé, piquant, croustillant, onctueux, farineux, rafraîchissant, corsé, poivré, citronné, fermenté, etc. Vous avez matière à développer les saveurs et donner l’eau à la bouche de vos lecteurs, sinon… si le contexte le nécessite : les dégoûter !

Cet exercice de mise en mots des cinq sens dans les séquences descriptives peut exiger des recherches, le recours à des champs lexicaux, à des dictionnaires de synonymes et d’antonymes. Il vous faudra peut-être aussi procéder à quelques tentatives de formulations, afin de parvenir à la description la mieux réussie, mais cette gymnastique d’écriture est excellente pour développer la créativité et favoriser la souplesse de la prose !

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