Avez-vous déjà songé à la rédaction d’un ouvrage à quatre mains? Cette idée vous semble-t-elle comporter plus d’avantages que d’inconvénients… ou l’inverse? Le pigeon décoiffé s’est intéressé à ce genre de travail collaboratif. Quelques écrivains professionnels qui ont tenté l’expérience ont accepté de lui confier leurs impressions à ce sujet.
Co-écriture et efficacité
Corinne De Vailly et Normand Lester ont coécrit deux romans : Les Orchidées de Staline et Verglas.
Pour Corinne, il y a des avantages évidents au fait de développer à deux l’écriture d’une fiction. « On se poussait à aller plus loin, dit-elle, quand l’un était en panne, l’autre ne l’était pas en même temps (ce qui aurait été fâcheux). » La romancière ajoute que ce qui selon elle n’est pas un inconvénient, mais pourrait tout de même en rebuter plusieurs, « c’est qu’il faut lâcher prise sur son texte, accepter que l’autre détruise ce qu’on a fait la veille pour partir dans une autre direction (si elle est meilleure bien sûr). Pour cela, il faut se faire entièrement confiance et se donner carte blanche… ce qui n’est pas toujours évident! »
Normand assure quant à lui que l’avantage déterminant de l’écriture partagée est le soutien réciproque. « Mais il faut aussi avoir des champs de connaissances complémentaires qui approfondissent le récit », précise-t-il. « Il arrive rarement qu’un blocage au niveau de l’élaboration de l’intrigue touche les deux complices en même temps. S’ils sont de sexe différent, c’est aussi un avantage dans l’exploration des nuances de la psychologie des personnages féminins et masculins. » L’auteur note également des avantages très pragmatiques : « Ça veut dire aussi moins de coquilles, moins d’erreurs, moins de contradictions dans le manuscrit soumis à l’éditeur. C’est comme une partie de tennis où les deux joueurs s’aideraient à frapper toutes les balles pour captiver les spectateurs. »
Co-auteurs complices!
Patrick Marleau et François Lapierre collaborent à l’écriture de la série Les guerriers fantômes publiée chez Perro Éditeur.
D’emblée, c’est Patrick qui souhaitait travailler avec un collaborateur. « J’ai étudié en cinéma et j’ai fait plusieurs courts métrages dans ma vingtaine. J’aimais ce côté d’échange et de collaboration que l’on y retrouve sur un plateau. » Cette nouvelle série constituait cependant sa première expérience d’écriture romanesque. Il note que le rythme d’écriture peut se montrer le plus grand inconvénient. « On ne peut pas toujours progresser aussi vite que l’on voudrait, alors que des deux côtés, on doit attendre la remise de l’autre. » Patrick assure néanmoins que l’écriture des deux premiers tomes s’est vraiment bien déroulée, sans anicroche, et même que les deux complices prenaient parfois un malin plaisir à dévier quelque peu de leurs notes en voulant déstabiliser l’autre et porter parfois l’intrigue dans d’autres sentiers que ceux qui étaient prévus.
Co-écriture et complémentarité
Geneviève Guilbault et Marilou Addison coécrivent la série BFF.
Puisqu’il y a deux personnages principaux dans la série, Geneviève estime que la collaboration est somme toute assez facile : « les deux protagonistes racontent leurs aventures chacune leur tour dans des chapitres différents. J’écris un personnage et Marilou écrit l’autre. » En ce qui concerne les difficultés possibles de l’écriture à quatre mains, l’écrivaine souligne le fait qu’il faut être ouvert aux critiques et aux suggestions.
Marilou abonde en ce sens et affirme qu’elle a bien aimé cette expérience d’écriture partagée. Selon elle, ce genre de collaboration ne peut pas se réaliser avec n’importe qui, mais entre elle et Geneviève la dynamique fonctionne à merveille.
Co-écriture et estime mutuelle
Yves Meynard et Jean-Louis Trudel ont uni leurs plumes sous le pseudo Laurent McAllister. Sous ce nom sont parus un roman pour adultes, trois romans pour la jeunesse et plusieurs nouvelles.
Jean-Louis affirme qu’il est plaisant de s’associer avec un autre écrivain pour produire des œuvres de fictions. « La phase de remue-méninges est nettement plus agréable quand elle se fait à deux. Une fois l’écriture entamée, la moitié du travail sera faite par l’autre personne et celle-ci aura des idées qu’on n’aurait jamais eues. » L’auteur précise que selon la façon de travailler en duo, la collaboration permet parfois d’alterner les phases de repos et d’activité. « J’aurais tendance à dire que les inconvénients sont rares, à part l’obligation de partager la gloire d’avoir écrit un texte ainsi que les droits d’auteur. Néanmoins, il y a des contraintes, entre autres celles de respecter les inspirations de l’autre personne et de se mettre d’accord sur une voix et un style qui conviendront aux deux. »
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