Le cliffhanger est un procédé narratif utilisé dans les œuvres de fiction, autant à la télévision et au cinéma qu’en littérature. Vous êtes-vous déjà retrouvé prisonnier d’une série télévisée, avec l’irrésistible envie de vous jeter sur le prochain épisode ? Vous avez probablement été victime d’un cliffhanger particulièrement bien réussi !
Ce mot désigne le fait de terminer un épisode ou un chapitre sur une fin périlleuse, pleine de suspense, bref sur un nœud dramatique afin de donner envie au public de poursuivre leur lecture ou leur visionnement de l’œuvre. Il consiste à laisser le lecteur sur un questionnement dont la réponse lui sera donnée plus tard dans l’œuvre (pas le choix de continuer à s’y plonger, donc !). Apprenez-en plus sur ce procédé narratif hautement efficace pour accrocher le lecteur.
C’est quoi exactement un cliffhanger ?
Directement empruntée de l’anglais, l’expression cliffhanger veut littéralement dire « personne suspendue à une falaise ». En français, on traduit parfois ce phénomène par « suspense » ou encore « accroche », ces deux termes étant toutefois moins répandus dans le jargon populaire.
Le but du cliffhanger en littérature est de créer un fort sentiment d’attente chez le lecteur, afin de lui donner envie de connaître la suite de l’histoire. Il peut se situer à la fin d’un chapitre, d’une partie ou d’un livre (ce qui laisse alors présager une suite). Il est particulièrement prisé dans la littérature policière ou encore dans les romans à intrigues.
Pour rendre cela un peu plus concret, voici un exemple de cliffhanger tiré de l’œuvre de Dan Brown, Da Vinci Code, alors que le personnage principal reçoit un appel à la fin d’un chapitre :
« Monsieur Langdon, surtout restez de marbre à l’écoute de ce message. Contentez-vous d’écouter calmement. Vous êtes en danger. Suivez très exactement mes instructions… »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça donne envie de savoir la suite!
Comment bâtir un bon cliffhanger ?
En termes simples, on pourrait dire que le cliffhanger consiste à couper une intrigue en deux. On ne révèle que la pointe de celle-ci pour inciter le lecteur à poursuivre sa lecture, le reste lui étant révélé plus tard.
Le doute, l’attente, une action interrompue ou encore une décision en suspens peuvent tous être des façons judicieuses de bâtir notre cliffhanger. Pour que cela fonctionne, il faut que le lecteur soit investi, qu’il se sente proche des personnages. Il importe donc de bien les construire et les caractériser afin que le lecteur puisse plus facilement s’y attacher.
Il faut aussi bâtir des intrigues qui tiennent la route, c’est-à dire qui demeurent cohérentes avec l’ensemble du récit. Pour ce faire, il vaut mieux avoir un plan de rédaction, puis qu’il est en effet difficile d’improviser de bons cliffhanger. Assurez-vous également de faire monter la tension dramatique progressivement, de la mettre en place judicieusement afin de captiver le lecteur et de l’inciter à poursuivre sa lecture.
Tout est dans la mesure…
Bien que le cliffhanger soit un procédé utile pour garder le lecteur en haleine, il ne faudrait pas non plus en abuser. Une surutilisation de cette technique narrative, à chaque fin de chapitre par exemple, pourrait avoir comme effet de créer un rythme prévisible et ennuyant. Le but du cliffhanger est plutôt de surprendre!
Il n’est pas non plus nécessaire que tous les cliffhangers soient une question de vie ou de mort. Il vaut parfois mieux y aller dans le subtil. Cela peut être une mauvaise nouvelle, un souci ou une dispute qui remet tout en question, une découverte surprenante, etc. Bref, usez de votre imagination!
Voici un exemple de cliffhanger tiré d’Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, de J.K. Rowling, mettant justement en place une dispute aux conséquences intrigantes pour le lecteur :
« Mais Harry était aveuglé par la rage. Il ouvrit sa valise d’un coup de pied, saisit sa baguette magique et la pointa sur l’oncle Vernon.
— Elle a mérité ce qui lui arrive, dit-il, la respiration précipitée. Et que personne ne s’approche de moi!
À tâtons, il attrapa la poignée de la porte et l’ouvrit.
— Je m’en vais, dit-il. J’en ai assez !
Un instant plus tard, il se retrouva dans la rue sombre et silencieuse, traînant derrière lui sa lourde valise, la cage d’Hedwige sous le bras. »
La modération a bien meilleur goût
Le cliffhanger peut être une technique narrative intéressante pour garder le lecteur accroché et lui donner envie de poursuivre sa lecture. C’est une façon de faire efficace qui demande de bonnes habiletés narratives et qui peut avoir un effet très puissant lorsqu’on la maîtrise bien. Comme toute bonne technique narrative, toutefois, il vaut mieux ne pas l’utiliser à outrance au risque d’ennuyer nos lecteurs ou de tomber dans le grotesque.
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Vous avez en tête une idée de roman, vous avez même choisi vos personnages et déterminé l’intrigue autour de laquelle s’organisera le récit ?
Super ! Maintenant, il faut planifier le déroulement de l’action ; mais comment procéder de manière efficace ?
Pour ce travail, le schéma narratif saura vous servir de plan bien structuré. Grâce à cet outil de théorie littéraire, vous serez en mesure de structurer la chronologie du récit, prévoir le déroulement de l’action principale et clarifier le fil conducteur.

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