L’importance de comprendre son public cible en littérature jeunesse permet à l’auteur de s’adresser à lui d’une manière efficace. Plus la formulation s’harmonisera à l’étape de la vie où l’enfant se situe, plus le texte se révélera pertinent et atteindra son objectif. Que ce soit dans sa longueur, dans le choix des mots, des thèmes ou dans l’aspect émotionnel du livre, l’écriture destinée au lectorat jeunesse exige une pleine conscience des contraintes qui lui sont propres. Il incombe donc à l’auteur de raconter son histoire en peu de mots en obtenant les effets escomptés, mais comment y parvenir ?

Écrire pour les 0 à 5 ans

Le livre s’avère primordial au bon développement de l’enfant d’âge préscolaire. En pleine croissance et en découverte constante, le bambin s’émerveillera devant une multitude de thèmes.

À ce titre, il conviendra de se questionner sur l’originalité de son propos pour ne pas crouler sous les refus des maisons d’édition. En ce sens, il importe de fouiller les catalogues de bibliothèques, de librairies ou celui des éditeurs visés afin de départager le sujet saturé de celui qui saura tirer son épingle du jeu grâce à une certaine unicité.

Au moment de mettre ses idées sur papier, l’auteur pensera à accorder une place aux parents dans sa création, à qui il devra plaire a priori. En outre, il lui faudra considérer qu’une différence marquée s’opère chez les petits en à peine quelques mois de vie.

De l’imagier à l’album

À travers l’imagier très court et simple, soit de l’ordre d’un mot et d’une image centrale par page, le bébé de moins de deux ans trouvera ses aises. Il conviendra d’augmenter le nombre de pages et d’étendre les champs lexicaux et leur rapport conceptuel peu à peu en visant toujours la petite enfance.

L’éveil de ces minilecteurs s’effectuera graduellement, si bien qu’il pourra vite s’amuser à écouter une aventure complète par l’intermédiaire de ses premiers albums illustrés. Pour atteindre sa cible avec efficacité, l’auteur devra s’assurer d’équilibrer les différentes composantes de son histoire.

De façon générale, le récit devra se tisser autour d’un vocabulaire élémentaire et d’une construction syntaxique succincte. Bref, les plus vieux de cette tranche d’âge découvriront avec plaisir des fictions bien rythmées de plus ou moins 750 à 1 200 mots alors que les plus petits profiteront mieux d’un texte d’une quinzaine de phrases.

Écrire pour les 6 à 11 ans

Tout comme pour les bambins, la notion de double lectorat devra rester en tête de l’auteur, car le parent agit à titre d’accompagnateur pour l’enfant. Déjà chez les plus jeunes de cette tranche d’âge, on constatera qu’il se positionne davantage parmi les autres, son univers intérieur s’élargit à toute vitesse, mais son caractère demeure ludique. À l’écriture, il vaudra mieux estimer cette dimension et comme toujours juger de la pertinence de son propos à l’instar de la surabondance des publications en littérature jeunesse.

De l’album jeunesse aux premiers romans

Pour ce groupe, l’album reste apprécié à sa juste valeur. Son volume peut se révéler très diversifié, il pourra d’ailleurs aller jusqu’à flirter avec le miniroman tout en misant sur l’impact des illustrations. Avec l’évolution de l’enfant, l’image disparaîtra petit à petit pour laisser sa place aux mots.

L’histoire prendra dès lors des allures plus élaborées, mais le discours tout comme le vocabulaire devra, dans un premier temps, demeurer facile afin de respecter les débutants. La progression s’avérera très variable d’un lecteur à l’autre, mais dans tous les cas, il conviendra de maintenir une structure claire et un texte aéré avec des sauts de paragraphe réguliers.

Chez les apprentis, on parlera d’environ 5 000 mots qui passeront peu à peu à 10 000, on visera alors davantage les 8 à 10 ans. Les plus aguerris se sentiront confortables de se plonger dans un livre comportant parfois jusqu’à 20 000 mots. Au-delà de ce nombre, on estime probable que le jeune s’aventure du côté des collections pour adolescents.

Écrire pour les adolescents

Même si toutes barrières semblent levées, ce lectorat comporte aussi son lot de caractéristiques. En pleine reconnaissance de soi, ce public s’ouvre plus que jamais sur le monde et éprouve un besoin d’y prendre part. L’auteur mesurera certes la profondeur de son sujet, mais il importera de briser les tabous avec doigté, car l’adolescent veut savoir. Le documentaire prendra plus d’envergure tout en maintenant un esprit dynamique et de synthèse.

Du côté du roman, cibler son lecteur type viendra définir son approche, puisqu’entre le novice et le boulimique de lecture, il subsistera une différence marquée. Du 20 000 à 50 000 mots, l’auteur passera de la structure simple à celle plus complexe. En ce sens, les figures de style plus pointues ainsi que l’inférence un peu plus poussée trouveront petit à petit une place de choix dans le texte.

En dépit de ces quelques indicateurs, il est vrai qu’aucune formule magique ni recette secrète ne mènera un livre droit au succès. Tenir compte de l’évolution de l’enfant en parallèle au but de l’histoire aidera cependant à construire un récit ciblé. Il s’agit d’un travail non négligeable, car la création littéraire pour la jeunesse reste au cœur de son éveil au monde, de ses découvertes. Elle amènera aussi son lecteur vers la compréhension de soi et de son environnement via son lot d’expériences métaphoriques. Il convient donc de concevoir des histoires et des héros à la hauteur des espérances des adultes de demain.

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L’importance de comprendre son public cible en littérature jeunesse permet à l’auteur de s’adresser à celui-ci de manière appropriée. Que ce soit en regard de la longueur du texte, dans le choix des mots, des thèmes ou de l’aspect émotionnel de l’histoire, l’écriture destinée à ce lectorat comporte ses exigences particulières.

Votre livre jeunesse est-il pertinent, efficace et bien adapté à son lectorat? Obtenez à ce sujet l’avis d’un conseiller littéraire professionnel.

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