Les maisons d’édition reçoivent annuellement une grande quantité de manuscrits. Comment vous démarquer ? Myriam Caron-Belzile, directrice littéraire des Éditions XYZ, propose ses conseils pour bien préparer l’envoi de votre manuscrit.
Un manuscrit « assumé et abouti »
Le contenu d’un bon manuscrit d’un point de vue narratif dépend beaucoup du genre littéraire et de l’intention d’écriture de l’auteur. Bien entendu, les exigences par rapport à ce qui fera par exemple un bon polar sont très différentes de celles du roman d’apprentissage.
«C’est donc dire qu’il y a autant de réponses que de bons livres publiés. Les éditeurs, éditrices vont chercher une combinaison de style et de construction narrative; on peut accepter qu’un ou l’autre soit un peu moins fort, mais pas les deux», précise Myriam Caron-Belzile.
Vous devez porter votre histoire, assumer les forces ainsi que les faiblesses de celle-ci et présenter votre manuscrit avec une ouverture d’esprit qui vous permettra de bien accueillir, s’il y a lieu, les commentaires qui vous seront adressés.
Vous devez aussi réfléchir à ce que vous avez tenté de faire en écrivant ce roman afin de savoir comment présenter votre manuscrit. C’est d’ailleurs une étape importante du processus d’écriture qui est souvent oubliée ou mise de côté, mais qui s’avère primordiale lorsque vient le moment de justifier votre travail.
Une présentation matérielle sobre et crédible
Il est tentant de présenter un manuscrit qui se rapprochera le plus possible de son produit fini : le livre. Ce n’est pas une approche gagnante selon la directrice littéraire.
«Un bon manuscrit est présenté comme un document de travail, abouti, mais qui communique bien l’idée que l’auteur, l’autrice est consciente que l’acceptation d’un manuscrit par une maison d’édition, c’est le début du travail éditorial.»
Une présentation sobre, soignée, notamment un texte paginé et rédigé dans une police qui facilite la lecture à l’écran et qui aura été soumis à un logiciel de correction, simplifiera la tâche de l’éditeur. Ce n’est pas le moment de présenter une maquette de couverture, ni de laisser libre cours à votre créativité et d’utiliser plusieurs polices de caractères différentes. Certaines maisons d’édition proposent d’ailleurs une marche à suivre concernant la présentation visuelle des manuscrits, il est conseillé de s’y référer.
À ne pas négliger : le paratexte
Un manuscrit vient rarement seul et les textes qui l’entourent doivent servir à le valoriser. Le synopsis, qu’on associe à un résumé détaillé d’une œuvre, est en fait bien plus que ça ! Ce court texte peut déjà refléter le style de l’écriture et exposer les intentions que vous avez eues lors de la rédaction de votre texte.
Par ailleurs, la lettre de présentation sert à démontrer que vous proposez votre manuscrit à cette maison d’édition parce que vous croyez qu’il pourrait s’inscrire dans sa ligne éditoriale. La directrice littéraire mentionne qu’« une bonne lettre de présentation, tout comme un CV, est courte, efficace. On s’assure de communiquer à l’éditeur que l’on connaît la maison d’édition, que l’on comprend leur politique éditoriale et qu’on pense que notre manuscrit loge bien à cette enseigne. »
Elle suggère d’ailleurs de nommer un ou deux titres parus dans cette maison qui ont certaines affinités avec le projet soumis, encore là en gardant en tête que votre manuscrit doit se démarquer, mais aussi cadrer avec la conception de la maison d’édition.
Ce paratexte sert avant tout à mettre le lecteur de la maison d’édition dans des dispositions optimales pour accueillir le texte et l’aider à choisir « les bonnes lunettes » pour appréhender l’histoire. Doit-il sortir ses lunettes noires pour lire un roman d’horreur ? Ou ses lunettes roses pour lire une histoire d’amour ? Pour entrer en relation avec votre texte, l’éditeur doit comprendre ce que vous avez voulu faire.
Bref, si le manuscrit gagne à être soigné, les textes qui l’accompagnent doivent l’être tout autant. Ce sont les premiers contacts que l’éditeur aura de l’œuvre littéraire. Faites en sorte qu’ils la mettent bien en valeur au point qu’il n’aura d’autres choix que de souhaiter se lancer avec enthousiasme dans sa lecture !
N.B. Il est interdit de reproduire ce texte, en entier ou en partie, sans avoir obtenu notre autorisation.
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Puisque vous envisagez de faire parvenir votre manuscrit aux éditeurs, la première chose à faire est de vous demander si votre texte est vraiment PRÊT à leur être soumis et, en second lieu, à quelles maisons d’édition il convient de vous adresser.
Si vous êtes trop pressé d’entreprendre vos démarches éditoriales, il est possible que vous commettiez des impairs et que vous nuisiez, ce faisant, à vos chances d’obtenir une réponse favorable.
Il importe par conséquent de prendre le temps de considérer les principales raisons pour lesquelles les éditeurs refusent des manuscrits afin de vous assurer, dans la mesure du possible, de les éviter.
Notre mission est de soutenir et guider les auteurs, qu’ils soient débutants ou expérimentés, dans leur cheminement d’écriture et leur travail de perfectionnement de manuscrit avant publication.
Notre spécialité est l’évaluation de textes narratifs (roman, récit, nouvelle, conte, etc.); cela dit nous évaluons également d’autres types de manuscrits (essai, ouvrage pratique, guide, poésie, etc).
